Quantcast
Channel: Blogue Mauricie » Linked Mauricie
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Venez au bon marché !

$
0
0

Venez au bon marché !

 

Vous souvenez-vous de  cette vieille rengaine publicitaire?
 
Rassurez-vous, je ne déblatérerai pas sur ce trio de marchands à la publicité ringarde. Loin de là ! Je parle plutôt d’un tout autre marché : le marché public. Celui qui rassemble producteurs et consommateurs dans un environnement animé et convivial.
 
Les marchés publics au Québec connaissent depuis quelque temps une seconde vie. Trois-Rivières n’est pas en reste. Un projet est sur les planches. La SDC Centre-Ville mandatée  par le maire Yves Lévesque, s’affaire déjà depuis quelques mois sur ce dossier si cher à notre maire.
Phénomène nouveau dans la cité de Laviolette ? Pas du tout ! Trois-Rivières a déjà eu son marché public dans le passé. À preuve, au XVIIIe siècle, on retrouvait celui-ci sur les rives du St-Laurent :

 « Le marché public de Trois-Rivières fut d’abord situé « au bord de l’eau », sur la rive du fleuve, vis-à-vis de la rue Saint-Louis, avec le marché à poisson. « Les pêcheurs accostaient leurs chaloupes sur le rivage /…/ et vendaient le fruit de leurs pêches aux citoyens » (Le Nouvelliste, 17 juin 1961). »

À l’époque, le marché représentait aussi un milieu de vie :

« Après les heures de commerce, les locaux du marché ont servi à des fins diverses: au XIXe siècle, des assemblées publiques, des représentations théâtrales et des rencontres de musique s’y déroulaient. Au XXe siècle, l’édifice du marché aux denrées abrita des conférences agricoles, des kermesses, des parties de cartes et des projections de films. »

Et que dire quand celui-ci dépendait d’un facteur pour le moins particulier aujourd’hui disparu ? Ainsi on lisait dans le journal des Trois-Rivières au 7 décembre 1868 :

« Le pont de glace, devant la ville, était également essentiel à l’approvisionnement du marché en hiver. Aussi les commerçants et citoyens se réjouissaient-ils lorsque les grands froids arrivaient dès le début de décembre et, avec eux, le pont de glace. « Nous saluons son arrivée avec autant de bonheur que nous en aurons à lui dire adieu au printemps prochain » (Journal des Trois-Rivières, 7 décembre 1868). »

Donc rien de neuf pour les trifluviens. Mais la prolifération des marchés au Québec amène-t-elle des changements d’habitudes notables de la part des consommateurs ? Selon l’association des marchés publics du Québec, on a observé une augmentation de 30% du nombre de marchés en province. Ceux-ci ont généré quelques 475 M$ de retombées économiques. Environ 60% des Québécois ont acheté des denrées dans un marché. Rien de moins ! Mais l’association s’inquiète de la forte poussée des marchés. Les producteurs pourraient être perdants dans un contexte où le projet d’un marché émergent est mal ficelé et mal préparé. N’oublions pas que plusieurs de ces projets sont nés de subventions issues de programmes tels la revitalisation urbaine, les CLD, MAPAQ et l’UPA. Des fonds publics qui doivent être bien gérés et donner des résultats.

 

Quid des producteurs ?
 
Monsieur Robert St-Arnaud, président du Syndicat des producteurs maraîchers de la Mauricie, demeure prudent face à ce projet. Sans refuser la possibilité d’un marché au centre-ville, il rappelle que les producteurs seront de la partie dans la mesure où les conditions seront gagnantes pour eux. Les coûts engendrés par les agriculteurs se doivent d’être accessibles pour susciter leur réel intérêt.
 
La SDC a procédé à un sondage auprès des citoyens afin de connaître leur opinion et leurs attentes quant à ce projet. Selon la directrice générale, Madame Catherine Raymond, la clientèle fréquentant déjà le centre-ville semble favorable à l’implantation d’un tel marché.  D’autre part, mon collègue René Gélinas de Takto Marketing a lancé quelques discussions aux membres de Linked Mauricie sur le réseau social LinkedIn. Selon lui, les commentaires recueillis abondent dans le même sens que ceux de la SDC. Les gens espèrent trouver plus qu’un simple marché mais un milieu de vie animé qui crée une valeur ajoutée au centre-ville.
 

Marché public de Yamachiche

Marché Godefroy de Bécancour

Soit. Tout le monde est pour la vertu, non ? Un tel projet, si intéressant soit-il doit être porté d’abord par les producteurs eux-mêmes. Ils doivent essentiellement être associés à ce projet. Mais je pense aussi aux autres marchés des environs : le marché de Yamachiche (qui veut doubler sa clientèle cette année), le marché de Shawinigan et le marché Godefroy de Bécancour. Tout le monde n’est pas sans savoir que ce dernier attire une forte clientèle de la rive nord du fleuve. Y a-t-il place pour deux marchés de proximité ? Faudra-t-il déshabiller Jacques pour habiller Pierre ?
Rien à gagner dans ce cas.
 
Pour finir, amener une plus grande clientèle au centre-ville ne saurait se faire sans penser aux places de stationnement insuffisantes et coûteuses. Ce problème doit être résolu pour assurer la pérennité de ce projet. Tout le monde doit y trouver son compte.
 

Et vous, viendriez-vous au bon marché ?

Oui papa !! 

 

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Trending Articles